Lancé il a dix mois, la politique de «choc de simplification» de François Hollande va être accéléré. C'est du moins le souhait exprimé par le président de la République, ce jeudi à Toulouse, lors de son premier déplacement de l'année en province.
Dans la lignée de ses voeux aux Français du 31 décembre, le chef de l'Etat a décidé de passer à la vitesse supérieure sur ce concept de «simplification», qui consiste à libérer les entreprises de leur fardeau administratif et réglementaire.
François Hollande a appelé ce jeudi chacun à prendre «sa part de responsabilité» : entreprises, salariés, fonctionnaires mais aussi collectivités locales dans cette révolution administrative. Ce dernier s'est notamment référé à des chiffres de l'OCDE selon lesquels les lourdeurs administratives coûteraient chaque année entre 60 et 80 milliards à la France.
Réduction du délai d'attribution des permis de construire
Concernant le secteur du logement, «notre ambition doit être de simplifier pour construire plus, et pour construire plus vite», a dit François Hollande qui s'est engagé pendant sa campagne à créer chaque année 500.000 logements, dont 150.000 logements sociaux, durant son quinquennat. Un objectif pour l'heure loin d'être tenu.
Pour doper ce domaine, il a notamment annoncé une réduction du délai d'attribution des permis de construire à «cinq mois maximum», à défaut de huit minimum aujourd'hui, demandant à la ministre Cécile Duflot, à ses côtés, de «présenter des mesures réglementaires avant le 1er mai prochain» afin d'y parvenir.
Pourfendant le coût des quelque «3.700 normes» grevant le secteur de la construction, il a aussi fixé l'objectif «de réduire de 10% le coût d'un logement collectif d'ici 5 ans».
Cette opération représentera «10 millions d'euros de perte de recettes pour l'Etat, qui seront réinvestis pour que le coût du logement lui-même soit abaissé», a-t-il précisé. «Nous pouvons faire que chacun soit gagnant», a assuré François Hollande, soulignant que les mesures de simplification font pleinement partie du «pacte de responsabilité» qu'il a proposé le 31 décembre aux entreprises : réduction de charges en contrepartie de mesures pour l'emploi. Pour cela, il a appelé à une action continue et rapide. «Tous les six mois, nous aurons à agir, on ne va pas attendre 3 ans, on va prendre des décisions tout au long de la période et il revient maintenant à chacun de prendre sa responsabilité».